1767-12-04, de Conseil de régence de Montbéliard à Voltaire [François Marie Arouet].

Mr,

Nous avons reçû la résolution de s. A. se dont il étoit fait mention dans la Lettre que nous eûmes l'honneur de vous écrire le 21 9bre dernier et qui vous sera infailliblement parvenuë.
Il s'agit actuellement de fixer aux délégations que vous désiriez par cette même Lettre sur des fermiers solvables et par eux acceptées.

Suivant un Etat que le sr Consr Jeanmaire a présenté au conseil, il vous reste dû jusqu'au 1 octobre dernier environ cinquante cinq mille sept cens Livres argent de France, après déduction des 4500lt qu'il vous a fait passer il y a quelque tems en Lettres de change sur Lyon, et comme elles étoient payables au 12 novembre de la présente année, ainsi que vous nous l'avez marqué dans votre précédente, il y a lieu de croire que vous en aurez, Monsr, Monsr, touché le montant à l'échéance.

Nous vous avons marqué dans notre Lettre sus énoncée du 21 novembre, qu'il y a à Colmar une some en argent comptant qui vous est uniquement destinée. M. Dupont l'avocat n'aura pas manqué de vous en instruire, elle sera nantie sur la [ . . .] à la personne que vous voudrez bien charger de la recevoir, sinon on tâchera de trouver des Lettres de change pour autant et l'on vous les enverra, ou encore on vous le fera tenir en comptant. Au mois de janvier prochain on vous payera encore une pareille some de dix mille Livres, et même plus forte si l'on vient à bout de vendre un certain Bien acquis ci devant par s. A. se et pour le quel il y a des amateurs, et l'on continuera de vous faire tenir de trois en trois mois des somes jusqu'à l'extinction de ces arrérages comptés jusqu'au 1 octobre et de ce qui sera échû d'ailleurs jusqu'au 1 Janvier prochain.

A l'égard du Courant à prendre depuis cette dernière Epoque on vous donnera les délégations ou assignations suivantes, savoir:

1º sur la caisse de la Recette des comtés d'Horbourg et seigneurie de Richevihr pour trente deux mille Livres, païables de trois en trois mois en quatre termes égaux.

2º sur les fermiers de la seigneurie de Granges en franche Comté pour vingt six mille Livres.

3º sur le Fermier des Terres de Clairval et Passavant dans la même province pour quatre mille Livres.

Ces trois délégations formeront la some de soixante deux mille Livres. On arrangera les choses de concert avec ces fermiers, pour qu'ils vous payent en quatre paiemens égaux de trois en trois mois, et on leur fera donner leurs soumissions de vous satisfaire sur ce pied.

Il nous semble qu'un pareil arrangement que ledt sr Jeanmaire nous a proposé répondra à vos désirs. Nous le ferons agréer à notre ssme Duc dez que vous l'aurez accepté. En attendant une réponse nous somes avec une considération infinie

Mr

V.

de Faber de Goll