31 8bre 1767
S. D. T. G. P et Se,
Le Cons. Jeanmaire fut jeudy soir 29 de ce mois de retour avec le receveur général Surleau du voyage qu'ils ont fait dans le Wirtemberg par les ordres exprès de V. A. Se contenus en son rescrit du 28 7bre dernier.
Le premier vint le lendemain reprendre sa séance au Conseil: Nous nous attendions, Msgr, à quelques ouvertures d'arrangemens rélatifs aux finances de ce Païs, mais il ne nous en comuniqua aucun: Nous comptions au moins, qu'il nous feroit part de ceux qu'il avoit promis de prendre pour apaiser et Mr de Voltaire et les Marchands de Lyon, suivant que nous avions eu l'honeur de le marquer sur la fin de notre très humble rélation du 12 du court: à laquell nous osons bien nous référer. Mais il tint un profond silence là dessus: Le Conseil ayant reçu aujourd'hui la lettre jointe en Copie du s. Pioche notre Procureur au Parlement de Besançon, nous en avons été pénétrés de douleur. Il nous y fait part des démarches de Mr de Voltaire en ce Tribunal pour la saisie et arrèt des revenus des Terres de V. A. S. en franche Comté. On en a fait prendre lecture au Cons. Jeanmaire, en lui demandant quel parti il estimoit devoir être pris; mais tout ce qu'il nous a dit s'est borné d'un côté à la comunication de deux Lettres de Mr de Voltaire, où il témoigne son regret de cette démarche, qu'il lui annonçoit déjà et de l'autre à nous faire conoître que la Caisse de la recette générale est encore dans une situation à ne pouvoir fournir de quoi l'apaiser.
En attendant les ordres qu'il plaira à V. A. Se de nous doner sur cet objet, nous allons écrire à ce Procureur de faire tous ses eforts pour arréter s'il est possible ou du moins ralentir les poursuites de ce Créancier.
Nous souhaittons que le succez réponde à notre attente et nous somes avec le plus profond respect &c.
de Faber, de Goll, F. A. Comte de Sponeck, J. J. Gropp, L. F. du Vernoy, F. C. Bouthenot, Goguel