1764-03-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Juliana Franziska von Buchwald.

Madame,

S. a. s. a daigné m'instruire de votre perte et de votre douleur.
Elle savait combien je m'intéresse à tout ce qui vous touche. Que ne puis je, madame, vous offrir quelques consolations! Mais la plus grande que vous puissiez recevoir est dans le cœur et dans les attentions charmantes de l'auguste princesse, auprès de qui vous vivez. Il n'y a point avec elle de douleur qu'on ne supporte. Elle adoucit toutes les amertumes de la vie. Comptez que sans elle vous seriez le premier objet des regrets, que j'ai emportés d'Allemagne. Recevez les sincères respects, madame, d'un laboureur et d'un maçon, qui vous sera attaché toute sa vie.

Voltaire