1764-03-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Uriot.

Vous décrivez vos belles fêtes, monsieur, d'une manière digne du grand & aimable prince qui les a données.

Vous êtes bon bibliothécaire, mais vous ne trouverez rien dans ses livres qui approche de son goût & de sa magnificence. Je n'ai jamais senti si cruellement ce que c'est que la vieillesse & la mauvaise santé que quand elles m'ont empêché l'une & l'autre de me mêler dans la foule des admirateurs; mais j'ai cru voir, en vous lisant, toutes ces choses qui tiennent du prodige.

Je ne puis trop vous remercier de l'attention que vous avez eue de m'en faire parvenir une relation qui vous fera honneur partout où les beaux-arts seront connus & cultivés.

Je suis avec tous les sentiments qui vous sont dus

Monsieur,

Votre très humble & très obéissant serviteur

Voltaire Gentilhomme ordinaire de la chambre du roi