15^e Janv: 1764 à Ferney

Monsieur,

Je croirais manquer à mon devoir, et à mon attachement pour vous et pour le conseil, si je ne vous instruisais pas que j'ai reçu une Lettre de la main de M^r Le Duc de Choiseuil, dans laquelle il veut bien me communiquer combien il a été content de m^r Cromelin, et à quel point il est satisfait des officiers du païs de Genêve, qui sont excellents et qui servent le Roy très bien.
Ce sont ses propres paroles. Il s'exprime sur messieurs du Conseil de Genêve en termes remplis de sensibilité et d'envie de leur plaire. Ces sentiments sont d'autant plus vrais, qu'il daigne m'en faire part dans une Lettre qui n'est point une Lettre d'affaires; il parait que c'est son cœur qui parle, et c'est ce qui m'autorise à vous prier, Monsieur, d'en dire un mot au Conseil, déjà assez instruit des démarches de M^r le Duc De Choiseuil.

Vous savez sans doute que m^r le cardinal de Bernis à salué le Roy à Versailles le 9^e de ce mois.

Voulez vous bien, Monsieur, présenter mon respect à m^r le premier sindic, et être persuadé de celui avec lequel j'ai l'honneur d'être

Monsieur

Votre très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire