Lyon le 16 xbre 1763
Je crains Monsieur que vous ne me taxiés de négligence, je vous avois promis de vous donner des nouvelles de Mr de Voltaire & je n'en ay rien fait, mais L'article de ma Lettre où je Luy parlois de vous Luy avoit échapé, et ce n'est qu'hier que j'en reçus une de lui où il me marque,
‘Je crains d'avoir oublié dans mes réponses l'article du Célèbre mr Garrick; vous me ferés un extrême plaisir de lui marquer que s'il a jamais la bonté de passer par Ferney il y trouvera des admirateurs qui font autant de cas de sa personne que de se talens’.
Vous voyés monsieur que vous serés le très bien venu auprès de m. de Voltaire. Ferney dont il vous parle est la terre qu'il habite à deux Lieuses de Geneve; je souhaite fort que vous ne preniés pas d'autre route puisque de Geneve vous passerés nécessairement icy où je serai enchanté d'avoir Le plaisir de vous revoir & de vous renouveller Les assurances de La parfaite Considération & du sincère dévouement avec Lequel j'ay l'honneur d'être
Monsieur
Votre très humble & très obéissant Serviteur
Je vous prie de faire agréer mes obéissances à Madame Garrick, j'espère que votre voyage aura été heureux & je L'aprendrai avec un grand plaisir
J'oubliois de vous dire que Freron s'est rétracté sur Le jugement qu'il avoit écrit que vous portés des acteurs du Théâtre françois. Il a mandé à la même personne qu'il avoit été mal informé et que vous n'aviés rien dit de semblable
Camp