Paris, ce 8 xbre 1763
Monsieur,
Votre lettre du 30 ne m'a été rendue que Lundi après le diner, par la négligence d'un Facteur dont Mrs de la Poste m'ont envoié faire beaucoup d'excuses.
J'ai cependant fait, comme j'ai pû, le soir même le Mémoire que je vous envoie, et l'ai présenté Mardi matin à Versailles. Mr de Praslin l'a lû en ma présence, et agréé. Il m'a demandé de nouveau si je comprenois Mr de la Marche, qui lui écrivoit tout différemment qu'à Mr de Voltaire. J'ai dit qu'il pourroit être, que, postérieurement à sa lettre adressée à S. E. il eût, ou réfléchi, ou découvert dans sa compagnie des dispositions qui l'eussent déterminé à écrire à Mr de Voltaire, comme il l'avoit fait. Et bien, a dit Mr de Praslin, j'ai envie de lui écrire de nouveau que vous me pressés pour avoir un Arrêt, nous verrons ce qu'il dira en explication. Je l'ai prié de vouloir ajouter, que, dans le cas où il jugeroit la lettre du Ministre insuffisante, il suspendit toujours le cours de l'affaire. Il m'a dit qu'il le feroit. Il est sûr que si la réponse de Mr de la Marche est rénitente, nous obtiendrons sans difficulté l'Arrêt nécessaire. Je vous remercie de celui que vous m'avés envoié, je vous le renverrai exactement, dès que cette affaire sera terminée….
J'ai l'honneur d'être
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Crommelin