1763-07-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Il y a longtemps que je n'ai eu de nouvelles de mon frère.
Pour Thiriot, je ne sçais ce qu'il est devenu. Tâchez, mon cher frère de faire parvenir ce paquet au fidèle Helvétius. Ne pourait-on pas trouver quelque Merlin, ou quelque bon diable dans ce goût, qui gagnerait quelque argent à distribuer le pain aux fidèles? et comme il faut que les bonnes œuvres soient ignorées, on pourait lui envoier les paquets, sans qu'il sçût quelle main charitable les lui donne. J'avais fait prier Merlin de m'envoier des livres dont j'avais besoin, et il n'en a tenu compte.

Comment se porte mon frère?