1er may [1763] aux Délices
Monseigneur,
Permettez que je vous informe de ce qui vient de m'arriver avec mr Makartney gentilhome anglais, très jeune et pourtant très sage; très instruit mais modeste; fort riche et fort simple, et qui criera bientôt en parlement mieux qu'un autre.
Il m'a nié que vous eussiez des bontez pour moy. Je me suis échaufé. Je me suis vanté de votre protection. Il m'a répondu que si je disais vrai je prendrais la liberté de vous écrire. Il m'en a défié. Je n'ay pu alors me contenir. J'ay les passions vives, pardonez donc Monseigneur au zèle, à l'attachement, au profond respect du vieux montagnard
Voltaire