Mécredy [23 February 1763]
Je renvoye à Monsieur De Brus les Lettres qu'il a eu la bonté de me confier.
Les trois avocats de made Calas et de ses enfans demandent au Conseil qu'il soit ordonné que toutes les minutes du malheureux procez soient apportées à Paris, parce qu'on craint qu'à Toulouse les Copies ne soient falsifiées. Il parait qu'en éffet ce serait la seule ressource des assassins en robe noire.
Nous n'avons, encor une fois, aucun besoin de l'ambassadeur d'Angleterre; on doit s'être assemblé Chez mr D'Argental, le raporteur est aussi bien disposé qu'il peut l'être, et le Cri public est si violent, que les juges n'oseraient, je crois, refuser la revision. Espérons tout. J'embrasse de tout mon Cœur Monsieur De Brus.