1763-01-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

Je voudrais bien baiser des deux côtés cette bonne religieuse made Julie Fraisse.
Voilà un beau contraste avec la barbarie des assassins en robe noire. J'aime encor passionnément ce Mr Dumas, le brave homme! le digne homme! Dites lui, je vous en prie, Monsieur, combien je lui ai d'obligations. Je ne doute pas qu'on ne fasse courir dans Paris, la Lettre de la bonne made Fraisse à Mr D'Auriac; elle doit faire un très grand éffet; j'en envoye copie à mes amis. Mais pour l'archevêque de Toulouse et frère Bourges, je les tiens pour fort suspects. Je crois que le discours révoltant du conseiller au parlement de Paris, nous servira plutôt que de nous nuire; les juges du conseil se croiront intéressés à repousser loin d'eux ce reproche infâme qu'on a plus de soins de l'honneur de la magistrature que de l'équité qui en fait le véritable honneur. Mes compliments, je vous prie, à mr de Vegobre; et puisse le procez aller au grand conseil!