1763-02-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Je fais un effort pour vous écrire mon cher Colini, car je vois àpeine mon papier.
Je deviens aveugle. Mettez moy aux pieds de leurs alt. Elec. Si jamais je leur fais ma cour je me ferai conduire par un petit chien.

Si vous êtes dans le dessein d'imprimer Olimpie, je vous prie de faire une petite préface par la quelle il paraisse comme il est vray, que je n'ay nulle part à l'impression. Si mes amis de Paris pouvaient s'imaginer que je fais imprimer cette pièce dans le pays étranger aulieu de la donner en France, ils m'en sauraient mauvais gré avec raison. Je vous assure d'ailleurs que l'ouvrage acquerera un nouvau prix s'il en a quelqu'un, par une préface de votre main. Je vous serai plus obligé que vous ne me l'êtes.

Adio caro.

V.