[?30 January 1763]
C'est apparemment, Monsieur, quelqu'un de la Sale, village des Cévennes, et non mr de la Sale, conseiller au Parlement, qui a écrit la Lettre dont vous m'avez envoyé l'extrait.
La réfléxion sur la servante me paraît décisive, et je vais écrire sur le champ qu'on insiste beaucoup sur cette preuve qui doit faire impression sur les juges, quoi qu'elle ne soit pas à la rigueur dans l'ordre judiciaire.
Aureste, je voudrais qu'on se tint tranquile, jusqu'au jour de la décision; il n'y a plus rien à faire qu'à attendre le jugement, et j'ose encor une fois être certain qu'il sera favorable. Je vais écrire aux avocats, pour les engager à présenter requête contre l'insolence des juges Languedochiens qui font saisir un mémoire d'avocats comme un Libelle; cette tirannie n'est pas tolérable, et tout ce qui est tirannie me déplaît terriblement. Je vous embrasse de tout mon cœur.
P. S. L'embrassade a été faitte dans une audiance particulière donnée à mr de Beaumont.