1763-01-22, de Cosimo Alessandro Collini à Voltaire [François Marie Arouet].

Mon cher Bienfaicteur!

Je ne saurais vous exprimer avec quel plaisir j'ai reçu le paquet que vous avez daigné m'envoyer.
Cette bonté, cette bienveillance de votre part, cette marque de confiance me pénètrent de satisfaction, de joye, et de reconnaissance. Je ne veux pas vous en remercier: des remerciments seraient trop au dessous de ce que vous faites pour moi. Si je le peux, et le froid le permet, j'irai moi-même à Francfort. Mon empressement sera égal à vos bontés.

Je vous souhaite mille ans de vie pour le bien du genre humain. C'est le vœu que je fais pour vous au renouvellement de cette année. Continuezmoi toujours votre protection, et votre souvenir; c'est le seul bien dont je fais quelque cas.

J'ai l'honneur d'être avec un profond respect

Mon cher Bienfaicteur

Votre très-humble et très obéïssant serviteur

Colini