à Manheim 13 Avril 1760
Mon cher Bienfaicteur,
Monsieur Pierron est mort hier d'une pleurisie.
J'ose me flatter que lorsque vous aurez besoin de quelque chose ici, ou que vous voudrez écrire à Mg͞r l'Electeur, vous daignerez m'en charger et me donner vos ordres. Cette perte au moment où je comptois pouvoir rendre ma situation plus douce, me fait une peine infinie. J'espère toujours que vous ne m'abandonnerez pas; et que vous viendrez bientôt faire un tour ici, comme vous l'avez promis à Mg͞r l'Electeur. Cette espérance fait mon bonheur.
Vous savez qu'il n'y a personne au monde à qui je doive plus qu'à vous. Ma reconnoissance et mon attachement seront éternels. Daignez vous ressouvenir de moi. J'ai l'honneur d'être avec un profond respect
Mon cher Bienfaicteur,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur
Colini secrét. intime de S. A. E.