1761-07-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

J'avais écrit à son altesse électorale, mio caro Colini, et je venais encor de l'importuner tout récemment par une lettre que je vous ai adressée, lorsque j'ay reçu la vôtre du 29 juin qui m'apprend que le batême s'est changé en enterrement, et les fêtes en tristesse.
J'en suis pénétré de douleur. Mes lettres auront paru autant de contretemps et celle que je prends encor la liberté de luy écrire ne sera qu'un surcroit de désagrément pour Mg l'électeur. Je luy écris plustôt pour vous donner une nouvelle occasion de luy parler, que dans l'espérance de luy plaire.

Ma dernière lettre à son altesse royale regardait une souscription qu'on fait pour les œuvres de Corneille. On les imprime avec des nottes instructives, on les orne de belles estampes. Cette entreprise est au profit de mademoiselle Corneille, seule héritière de ce grand nom et nous espérons que le nom de S. A. E. ornera notre liste des souscripteurs.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.