1762-08-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Mon frère viendra-t-il nous voir cet automne, comme il nous en a flatté?
La mort de m. Berrier ne changera-t-elle rien à la disposition qu'on faisait pour la place de directeur général du vingtième?

On dit que m. Bertin va être garde des sceaux. On parle de la surintendance pour m. le duc de Choiseul; mais soit qu'on le fasse surintendant, soit qu'on nomme un nouveau contrôleur général, mon frère ne peut il pas dans les deux cas espérer qu'on lui rendra justice?

Je prie mon cher frère de vouloir bien faire mettre à la poste la lettre cijointe pour m. Daumart à Averton au Maine par Alençon. Celui à qui on l'adresse n'a pas trop de quoi payer des ports de lettres et mon frère aime à faire plaisir.

Jouera-t-on le Droit du seigneur cet automne à Paris? Nous le jouerons du moins à Ferney avec Cassandre. Nous demanderons à mon frère la préférence sur la troupe parisienne. Je voudrais bien qu'il vît jouer ma nièce et mlle Corneille. Je me livrerai volontiers à ces plaisirs, si les affaires de nos Calas vont bien. Je serais d'avis que m. de Beaumont fît signer sa consultation par une trentaine d'avocats et qu'on écrasât le parlement barbare de Toulouse sous le poids de tant de témoignages réunis.

Il n'y aura qu'à mettre une enveloppe à la lettre pour m. Daumart.