1762-06-27, de Godefroy Charles Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon à Voltaire [François Marie Arouet].

Je suis enchanté d'avoir Monsieur une recommandation à vous faire et comme dans tout ce qui a trait à vous mon cœur est de la partie, je dois (en vous annonçant un jeune favory dés Muses) vous dire qu'il est de més amys et que c'est à ce titre que je vous le présente et que je le Méts sous votre aegide.
Tendés luy lés Bras, prêtés luy votre Main secourable. Vous démêlerés aisément apprés le plus léger examen que son cœur et son esprit méritent un appuy tel que le vôtre. Que je voudrois éprouver le bonheur dont il va jouir et renouveller avec vous le Baill que nous avons tous deux passé au collège! Fidèle à la première dés clauses mon amitié pour vous n'a jamais varrié, vous y avés inséré depuis celle de l'admiration. Je vous la porte aussi fidèlement que le désir sincère de vous prouver cés sentimens et amitiés et avec quelle distinction fait profession de vous honorer Monsieur

Le Duc de Bouillon