7 juin [1762]
Mon cher frère sait que je lui ai envoyé pendant six mois des paquets concernant Corneille pour l'Académie française.
Je crois que messieurs les fermiers des postes n'ont point désapprouvé ce petit commerce; mais je n'ai pas été si heureux dans ma correspondance avec m. Dargental, à qui j'envoyais des paquets pour le secrétaire perpétuel de l'Académie sous l'enveloppe de m. de Courteille. Ils ont décacheté l'enveloppe en dernier lieu et fait payer à m. Dargental des sommes assez considérables. Cela m'inquiète et je crains qu'il ne soit arrivé quelques malheurs à mes derniers paquets envoyés à mon cher frère. Le dernier partit le 5 juin et contenait deux exemplaires d'Etrepigni et de But.
Voici deux petits avertissements qu'il faudrait faire mettre dans les petites affiches et dans le Mercure. Mon cher frère verra que les malades ne perdent pas toujours leur temps.
Au reste, j'écris à messieurs des postes, pour les prier de recevoir de moi l'argent qu'ils lui ont fait payer, et de le lui rendre. Leur procédé avec un homme tel que lui me fait de la peine.
Je suppose frère Thiriot parti; il doit descendre chez m. Camp, associé de m. Tronchin à Lyon, qui aura soin de son voyage.