1764-01-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jeanne Grâce Bosc Du Bouchet, comtesse d'Argental.

Comme il y a eu en dernier lieu de petites réformes au bureau des postes, je crains que mes anges n'aient pas reçu de gros paquets que je leur ai adressés sous l'enveloppe de Mr De Courteilles, en mémoires.

Je leur ai adressé aussi de petits paquets; et le dernier ne contenait, si je ne me trompe, qu'une Lettre pour le neveu de Pierre. L'avant dernier contenait ma réponse aux seigneurs de la troupe au sujet d'Olimpie, et je demandais les ordres de mes anges. Je leur ai précédemment envoié un conte à dormir debout, et des Tolérances.

Lorsque mes anges auront un moment de loisir, je les suplierai de vouloir bien m'accuser la réception de mes guenilles.

On m'a écrit qu'on voulait voir Olimpie à Versailles, mais je ne le crois pas. D'ailleurs, il faut une salle de spectacle fort vaste, pour représenter cette pièce, et autant qu'il m'en souvient, il n'y avait à Versailles qu'un théâtre de Polichinelle. Je souhaitte à mes anges une brillante santé que je n'ay point.

Respect et tendresse.