1761-12-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Henri Rieu.

Monsieur,

Je vous ay des obligations en anglais et en gaulois, je vous remercie de tout mon cœur.
Je vois que ce cardinal de Richelieu, le fondateur de notre comédie, était un des plus mauvais poètes de son temps. Notre confrère le cardinal de Bernis fait mieux des vers, mais il n'y a pas d'apparence qu'il soit 1er ministre comme l'autre. Quand vous n'aurez rien à faire ayez la bonté de vous souvenir d'un hermite que sa mauvaise santé empêche d'aller à Geneve, et qui sent tout le bonheur de vous posséder quand vous voulez bien luy faire cet honneur. J'ay celuy d'être avec tous les sentiments que je vous dois.

Monsieur

votre très humbl. et obst str

Voltaire gentilho. ord du roy