Le 11 octobre [1761]
Eh bien, frère Thiriot m'a donc caché ma turpitude et celle de Joliot de Crébillon! Certes, ce Crébillon n'est pas philosophe! Le pauvre vieux fou a cru que j'étais l'auteur du droit du seigneur, et sur ce principe il a voulu se venger de l'insolence d'Oreste qui a osé marcher à côté de Clitemnestre.
Il a fait avec le droit du seigneur la même petite infamie qu'avec Mahomet. Il prétexta la religion pour empêcher que Mahomet ne fût joué; et aujourd'hui il prétexte les mœurs. Hélas! le pauvre homme n'a jamais su ce que c'est que tout cela. Il faut pour son seul châtiment qu'on sache son procédé.
Le meilleur de l'affaire c'est que pouvant à toute force faire accroire qu'il y avait quelques libertés dans le second acte, il ne s'est jeté que sur le 3e et le 4e qu'on regarde comme des modèles de décence et d'honnêteté, et où le marquis fait éclater la vertu la plus pure. Le mauvais procédé de ce poète aussi méprisable dans sa conduite que barbare dans ses ouvrages, ne peut faire que beaucoup de bien. Le public n'aime pas que la mauvaise humeur d'un examinateur de police, le prive de son plaisir.
Qu'en pensent les frères? Pour moi je me console avec Pierre. Le plat ouvrage que le testament de Belleisle.