Château de Ferney, en Bourgogne, par Genève, 16 septembre [1761]
Je ne connais pas plus, monsieur, la lettre de m. de Formey que l' Ode sur la guerre.
Cette ode me paraît d'un homme de génie; mais il y a trop de fautes contre la langue. Elle commence par des idées très fortes, peut-être trop fortes, mais elle ne se soutient pas. Elle est d'un étranger qui a beaucoup d'esprit. Voici un autre objet qui m'intéresse véritablement. M. l'abbé d'Olivet me mande que cette lettre, que je vous envoie, doit être publique; j'y consens très volontiers. Elle tiendra lieu d'un programme en forme, dont je n'aime pas trop l'étalage. Vous verrez par cette lettre de quoi il est question, et je crois qu'elle fera un très bon effet dans votre journal. Vous avez un beau champ pour rendre justice à notre nation, qui encourage avec tant de zèle une entreprise honorable et utile. J'ai l'honneur d'être, etc.