1761-09-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Joseph Thoulier d'Olivet.

Je fais réflexion, mon cher maitre, que si l'on imprime la Lettre en question, il y faut ajouter des choses éssentielles à nôtre entreprise; que celà peut tenir lieu d'un programme dont je n'aime point l'étalage; que c'est une occasion de rendre adroitement justice à ceux qui les premiers ont favorisé un projet honorable à la nation; que vous vous signaleriez vous même en m'écrivant en réponse, une petite Lettre laquelle ferait encor plus d'éffet que la mienne etca.

C'est une nouvelle occasion pour vous de donner un modèle de L'éloquence convenable aux gens de Lettres qui s'écrivent avec une familiarité noble sur les matières de leur ressort. Je vais écrire en conformité à f. Thiriot qui suprimera ma Lettre jusqu'à nouvel ordre, en cas que vous la lui ayez déjà donnée, et si elle n'est pas sortie de vos mains il faut qu'elle y reste jusqu'à ce qu'elle soit digne de vous et du public.