1767-06-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jacques Lacombe.

Vous avez raison, Monsieur, la multiplicité des éditions faittes en province et chez l'étranger ne permet pas que vous en fassiez une nouvelle, et d'ailleurs, le temps n'est pas propre.
Si vous jugez à propos de faire le petit recueil que vous projettez je pense avec vous que cette entreprise sera convenable à la fin de l'automne. Il est vrai que Mesrs Cramer vous ont prévenu. Ils ont imprimé un recueil de mélanges qui contient les Scythes, le Triumvirat, l'avis au public sur les Calas et les Sirven, le philosophe ignorant, sous le tître de questions d'un homme qui ne sçait rien; le commentaire sur les délits et les peines etca.

Vous me feriez plaisir, Monsieur, de m'apprendre si le petit livre intitulé suplément à la philosophie de l'histoire se débite, et s'il fait quelque sensation.

Est-il vrai que la Sorbonne a abandonné le projet de censurer Belizaire?

Je vous embrasse de tout mon cœur, et je vous prie de me continuer vôtre amitié.

V.