1761-08-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Mes yeux me refusent encor le service.
Je vous envoie, mon cher florentin, une Lettre pour Mgr L'Electeur, que je n'ai pû écrire moi même. Nous n'avons pas encor commencé nôtre Corneille; il n'y a que moi de prêt. S'il restait encor quelque argent aux Français pour faire des souscriptions, ils devraient en faire pour reprendre Pondicheri; mais il est plus aisé d'imprimer Corneille que d'avoir des flottes. Nous voilà à peu près comme les Italiens, nous n'avons que la gloire des beaux arts, et encor ne l'avons nous guères. Adieu, je voudrais bien vous revoir avant de mourir, et je l'espère encore.

le Suisse V.