1761-03-22, de Jean Charles Philibert Trudaine de Montigny à Voltaire [François Marie Arouet].

Je vous prie de croire, monsieur, que j'ai fait à la recommandation que vous avez jointe au mémoire des syndics du pays de Gex toute l'attention qu'elle mérite.
Les moyens que l'on imagine tous les jours pour frauder les droits obligent les fermiers généraux à opposer des précautions qui paraissent dures et gênantes. Il s'agira d'examiner si la loi les autorise. Je communique ce mémoire à la ferme générale. Si après la réponse il y a des faits à éclaircir, j'enverrai le tout à m. l'intendant pour avoir son avis. Il avait été question d'affranchir le pays de Gex par un abonnement de tous les droits de la ferme générale. Le pays y aurait gagné les frais qu'il lui en coûte pour la perception et d'être libéré de toutes les gênes que cette perception rend indispensables. Je me portais bien volontiers à l'exécution de ce projet, mais on n'a point voulu jusqu'à présent offrir un abonnement égal au produit net que les fermiers généraux en retirent de net; il serait digne de vous de contribuer à procurer au pays que vous habitez présentement et où vous avez des terres l'avantage qui doit résulter de cet arrangement. Soyez je vous prie bien persuadé de tous les sentiments d'estime et d'attachement avec lesquels je suis m. &c.

Trudaine