20 Aoust 1760
En conscience M. de Malesherbes ne peut pas se mesler de toutes les infamies faites pour et contre les Wasp, les contes de Tournay, &a.
Il y a un Censeur nommé, il faut bien en passer par ce qu'il veut. Ce Censeur a, dit on, des fantaisies, cela peut être, la matière en est très susceptible. Si j'étois à sa place je n'aurois peut être pas les mêmes fantaisies que lui et j'en aurois peut être d'autres. Au fond cependant ce censeur n'a pas si grand tort de s'opposer aux personnalités. Il y en a, dites vous, dans l'Ecossoise, mais il n'y a dans l'Ecossoise ni nom propre ni de faits allégués, et on peut dire que vous étiés libre de ne pas prendre pour vous les injures qui y sont dites. Enfin tout ce qu'on peut vous permettre en considération de ces injures et par respect pour la loy du Talion c'est de donner votre article dans une brochure séparée qui pourra estre du même format que vos feuilles, mais pour vos feuilles même comme elles sont expressément permises elles ne doivent point contenir des traits qui en eux mêmes sont répréhensibles et qui ne sont tolérables qu'à cause des circonstances. Au fond il faudra incessamment que tout cela finisse.