1760-08-10, de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes à Charles Georges Coqueley de Chaussepierre.

Je crois, Monsieur, que Freron se fera plus de tort qu'à personne en parlant de l'Ecossoise, d'autant plus que ce qu'il en dit n'est pas trop bon.
Cependant il n'est pas juste de lui interdire sur cela la critique Littéraire.

Ce qu'il dit à la fin de M. de Voltaire et de M. D'Alembert n'est plus Littéraire, mais quant à M. de Voltaire ce seroit trop blesser la Loy du Talion que de ne pas permettre à M. Wasp de lui retorquer quelques personalités. Pour M. D'Alembert je ne connois point d'ouvrage dans lequel il ait attaqué personnellement M. Freron, ainsi j'ay rayé l'article qui le regarde. Ce n'est pas que cet article fasse grand mal, mais il faut suivre une règle, quoique nous nous en soyons un peu écarté dans la feuille de la bataille, parce que dans ce moment là le pauvre Freron étoit dans une crise qui exigeoit quelque indulgence.

Aureste sur cette matière plus que sur toute autre quot capita tot census. Je vous dis mon avis sur cette affaire parce que vous le désirés pour votre décharge, j'y suis d'ailleurs très foiblement attaché.

Malesherbes