Je commence à espérer la paix, et je pense mon cher correspondant que cet événement si désirable est ou sera la suitte de ce que je vous mandai il y a quelque temps.
Mais je crois qu'il faudra bien du temps pour rétablir la circulation et la confiance. Ne soupçonnez vous pas que M. Silhouete voulait faire rendre gorge à certains financiers, et que ceux cy l'ont culebuté? Il allait trop vite, il éffarouchait. Peutêtre de bonnes intentions trop précipitées l'ont perdu. S'il y a quelques nouvelles je vous prie de m'en faire part. Je n'en sçais point encor d'Allemagne.
Si vous pensez mon cher monsieur que le vin que vous avez eu la bonté soit de garde je vous prie de m'en envoier encor deux pièces.
J'ay écrit à Paris pour les livres qu'on ne peut trouver à Lyon.
Nulle nouvelle sinon qu'on attend la réponse de Vienne pour avoir la paix. Le roy de Prusse inattaquable dans son camp de Meissen et le duc de Virtemberg battu la font espérer.
V. t. h. s.
V.
17 xb [1759]