1756-12-27, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

J'ajoute encor mon cher monsieur quelques lettres de change pour notre greffe.
Les 1800lt sur Mrs Gironet et les 2400lt sur m. de Montmartel seront acquitées mais je doute du sr Malbeste pr 600lt.

Sain ou malade je partirai ces jours cy pour Monrion. Mr Cadhala me gardera sucre et bougie et tout ce que vous voudrez bien m'envoier. A l'égard du vin je vous supplie monsieur de vouloir bien ne l'envoier qu'à mon retour de Monrion. Mais s'il est parti je vous supplie de vouloir bien l'adresser à monsieur Cadhala avec les directions nécessaires pour le soigner jusqu'à mon retour à nos Délices. J'espère que m. Cadhala voudra bien me faire ce plaisir à votre considération.

Je vous remercie de tout mon cœur des flambeaux pour notre Esculape.

Les tracasseries parlementaires ne font point de tort aux étoffes de Lyon, mais les horreurs germaniques font chez vous douze mille pauvres. C'est ainsi que les causes secondes agissent, et que les hommes font le mal qu'ils savent et celui qu'ils ne savent pas.

Ce monde est un orage. Sauve qui peut. Je crois que dans cet orage vous vous faites de beaux jours. Les miens seront plus serains si vos concierges ont encor le bonheur de vous voir chez vous. Je souhaitte la bonne année a mr Camp. Bon soir mon très cher correspondant.

V.