au Délices ce 21 marce 1759

J'étois trop flatée Monsieur des aufres obligens que vous et Madame la présidente de Ruffai avéz bien voulu me faire pour ne pas désirer avec empressement de profiter de vos bontez ét j'alais avoire l'honeur de vous écrire lors que j'ay reçu votre lettre. Je part dans 6 jours. Je feré un peti séjours à Dolle ét j'ariveré à Dijon le mardi 3 avrille. J'iré dessendre chéz vous puis que vous l'hordonnée mais je vous suplie de ne vous enbarasser que de moy et de permettre que mon fils et M^r de Florian prene des lits à l'oberge. Si je ne vous incomode pas je passeré un jours ou deux avec vous ét je vous prie de croire que la curiosité de voire votre belle ville n'antre pour rien dans cette arangement. Le désire de faire conessence plus particulière avec Madame De Ruffai est un motife bien plus intéressent pour moy. Permettez moy de l'assurer inssi que vous Monsieur des santimens avec les quelles je seré toute ma vie votre très humble et très obéissente servante

de Fontaine