1759-03-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Mon cher corespondant est supplié de vouloir bien affranchir cette Lettre pour mon avocat au conseil, le quel plaide contre un curé, et le quel perdra probablement son procez; je n'ai point de nouvelles de Lisbonne, et je ne sçais quand nous pourons manger du Jésuïtte; L'abbé Pernetti soutient toujours que j'ai fait voïager le philosophe Pangloss et Candide, mais comme je trouve cet ouvrage très contraire aux décisions de la Sorbonne et aux décrêtales je soutiens que je n'y ai aucune part; et s'il le faut je l'écrirai au révérend père Malagrada; je fais toujours bâtir un château plus beau que celui de Mr le Baron de Thunder ten trunckh. Il me ruine, mais j'espère que les Bulgares n'y viendront point; j'embrasse mon très cher correspondant de tout mon coeur.

V.