1759-02-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Théodore Tronchin.

Comment se porte mon cher malade?

Je le supplie de faire tenir ma lettre à mr Saladin.
J'ay en main le libelle saisi à Lausane. Les scolarques l'ont arrêté chez les libraires à Geneve. Le professeur Verney y est déclaré l'auteur des pièces scandaleuses contre moy. Il est de son intérest, et de celuy de la paix de prévenir une querelle funeste. La paix est préférable à tout. Mr Saladin doit savoir que j'ay en main les lettres de Vernet qui peuvent le confondre, et Vernet doit savoir qu'étant mon vassal il est exposé à être mortifié tous les jours. La paix encor une fois. C'est une œuvre digne du médecin des corps et des âmes, en un mot de mon cher Tronchin.

V.