1759-01-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Je suis bien fâché, Monsieur, de n'avoir pû signer encor, pour vos Etrennes, le contract de Monsr De Boisy; nous n'avons point le dernier aveu et dénombrement; nous ne savons point ce qui relève de Monseigneur le Comte de la Marche, et ce qui n'en relève pas.
Il faut éxaminer les prétentions des seigneurs voisins qui réclament des droits de mouvance. Si vous avez quel que éclaircissement à nous donner vos bontés contribueront à l'accélération de cette affaire qui est très épineuse. L'acquisition de Tourney est bien plus agréable, parce qu'elle procure au moins du repos.

Les meilleures têtes du Parlement de Dijon travaillent à faire adoucir le sort de mes malheureux habitans de Ferney; summum jus, summa injuria. Tout le monde convient que le curé de Mouin abuse cruellement des droits que la chicane lui a donnez.

A l'égard de vos projets sur le païs de Gex je pense qu'il ne serait pas mal d'avoir pour nous Monsieur De Chalus, férmier général, chargé de ce département; je serai toujours prêt à recevoir vos ordres sur cette affaire, et sur tout ce que vous voudrez bien me communiquer.

J'ai l'honneur d'être avec l'attachement le plus sincère

Monsieur

Vôtre très humble & très Obéïssant serviteur

Voltaire