Aux Délices, 27 décembre 1758
Ma foi, mon cher ami, je vous avoue que je n'ai pas lu un seul de ces journaux italiens.
J'ai peu de moment à moi; il y a autant de journaux que de gazettes. Les livres que je lis, en petit nombre, sont du temps passé; et pour le temps présent, je le mets à cultiver mes terres. D'ailleurs il faut envoyer à Genève faire relier les feuilles, les ouvriers font attendre, et le journal devient un almanach de l'année passée. Je crois que je dois un louis d'or. M. Panchaut veut il bien le donner pour moi sur cette lettre? Je lui en tiendrai compte. Pardon, mille pardons; mais je suis un peu surchargé de maçons, charpentiers, jardiniers, laboureurs, ex nitido fit rusticus. Mais entièrement à vous du fond de mon cœur.