11 décembre [1758]
Il nous vient mon cher correspondant quatre tonnaux de vin de Languedoc en double futaille par le Rone à vous adressez à Lyon pour l'étranger.
Je les recommande à vos bontez, ainsi que les toiles qui nous viennent de Laval.
Me voilà à sec ou je suis fort trompé. Mais pour remplacer environ trois cent mille livres que probablement vous aurez payé pour moy au payement nommé des rois, voicy une lettre de change de 207lt. C'est faire comme Panurge de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien. La grosse tête de notre ami Labat n'a pas bonne opinion des affaires de la France. Je crois que vous avez plus mauvaise opinion des miennes, mais si je vis tout ira bien. Si je meurs, je n'ay besoin de rien; et en attendant je compte sur votre amitié qui vaut mieux que richesse.
V.