1758-08-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg.

J'ay vu les Vandermeules madame après bien des peines.
Ils sont comme je l'avais prévu des répétitions des seconds originaux de la main du maître et sont très baux. Il y en a six surtout qui méritent d'orner un palais; un septième est assez peu de chose. J'ay vu aussi un Vandeik qui vaut tous les Vendermeule. Son seul défaut est sa grandeur. Je voundrais que L'impératrice de Russie achetât cette belle collection. Je pars madame avec une douleur très vive. Vous m'avez donné la plus grande envie du monde de troquer la Lorraine contre la Suisse. Il faut absolument être votre voisin. Mon cœur est à vous madame avec le plus tendre respect.