1758-06-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Madame du Bocage a retardé mon voiage.
Je pars enfin mon cher monsieur. Vous avez bien raison de penser qu'il ne faut attendre que du temps le bien qu'on pouvait espérer l'année passée. Le service que vous rendez au ministère et à la ville de Lyon, est plus prompt et plus sûr, et vous fait baucoup d'honneur. Je ne pourai prendre aucun intérest sur Lyon. Il faut que je fournisse 80 ou 90 m.lt à notre amy Labat dans quelque temps, et probablement j'aurai dans un an 200 m.lt à payer. Ainsi vous voyez qu'il restera bien peu de chose du fonds présent. On dit que les fonds de Paris baissent baucoup. Dieu veuille que les anglais ne les fassent pas baisser davantage. Je vous embrasse de tout mon cœur vous et monsieur Camp, et mrs vos neveux. Madame Denis jouira du bonheur de vous voir et je luy porteray envie.

V.