1758-06-24, de Jean Louis Labat, baron de Grandcour à Voltaire [François Marie Arouet].

Mon cher Monsieur,

J'ai la valeur de Cinquante Mil florins d'empire dont je puis disposer.
Vous vous rendez garent de l'Emprunt. Je me croirai heureux d'être utiles à LL. AA. SSe mais vous savés que pour me procurer cette somme je serai obligé de vendre des effets que j'ai dans les fonds de France, & ailleurs sur les quels, dans les circonstances présentes je perdrai 8 à 10 pour Cent. Vous savez encore que les fonds de France vendent au delà de Sept pour Cent. Je ne dois ni ne veuts proposer à Leurs Altesses Sérénissimes un intérest au delà de Cinq pour Cent qui est le cours ordinaire. C'est à LL. AA. à voir comment elles m'indemniseront de la perte évidente que je fais ou ferai dans cette occasion. Je m'en remets à leurs commendements.

Je vous avertis au reste que je ne veux prêter que pour quatre années.

Je suis avec un respectueux attachement Mon Cher Monsieur, Votre trs humble, trs obéissant serviteur

Labat de Grandcour