à Lausane 3 janvier [1758]
Je suis prest mon cher monsieur de rendre tous les services qui dépendront de moy au sujet de l'affaire dont vous me parlez, et si on a quelque confiance en moy on ne s'en repentira pas.
Deux choses sont préalablement nécessaires, c'est que vous soyez bien instruit de ce qu'on veut faire, et que je le sois aussi, afin que ny vous ny moy ne soions exposez à une fausse démarche. Les voies de conciliation sont toujours les meilleures. Il y a des guerres dans les quelles il est clair qu'il n'y a rien à gagner pour personne. Il est démontré qu'alors il faut la paix.
Cela n'est pas si bien démontré pour les puissances qui désolent aujourdui le monde. Si votre ode est bonne comme je le crois, ce sera le seul bien que cette affreuse guerre aura produit. Je vous prie de me l'envoier. Je me flatte que j'aimerai votre ouvrage autant que j'aime son auteur. Si vous avez quelque nouvelle intéressante n'oubliez pas celuy dont vous étes l'ami et le prêtre,
le vieux suisse V.
Pax in terra hominibus bonæ voluntatis comme dit notre vulgate.
Mes compliments à toutte votre famille et à votre frère l'arabe. Allah, illah, allah.