1757-12-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Heureusement mon cher correspondant les nouvelles d'un prétendu échec en Vestphalie sont très fausses, mais celles de la bataille de Neumark sont très vraies.
Un homme arrivé d'Angleterre dit qu'on est dans le dessein de donner 800 m. livres sterling de subsides au roy de Prusse. C'est baucoup, et il a encor un trêsor. On n'a jamais tant combattu avec le fer et avec l'argent. S'il est vray qu'on en donne à la cour de Russie pour ne rien faire, et qu'on se serve du reste pour nous battre, je ne suis pas surpris que le ministère de France fasse encor un nouvel emprunt de vingt milions. Je voudrais bien savoir à vue de pays ce qui peut me rester à la fin de cette année pour voir si on ne pourait pas placer quelque chose pr made Denis. Je vous renouvelle mon tendre attachemet.

V.