1757-12-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Mon cher et respectable ami je reçois une lettre de Babet qui a troqué son panier de fleurs contre le portefeuille de Ministre.
J'en suis enchanté. Mr Amelot ny même mr de St Contest n'écrivaient pas de ce stile. Je vous remercie de m'avoir procuré un bouquet de fleurs de la grosse Babet. Rengainez mes inquiétudes, mais si dans l'occasion on vous parlait encor de mes correspondances assurez bien que ma première correspondance est celle de mon cœur avec la France. J'ay goûté la vangeance de consoler le roy de Prusse; et cela me suffit. Il est battant d'un côté, et battu de l'autre. A moins d'un nouveau miracle, il sera perdu. Il valait mieux être philosophe comme il se vantait de l'être.