1757-08-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Guillaume Claude de Laleu.

Je vous renvoie ci-joint, Monsieur, mon testament que j'avais mis en dépost chez vous en juin 1750.
S'il y a quelque codicile à faire, je serai obligé de suivre la jurisprudence du pays où je suis, et la loy de France établie pour les testaments faits en pays étranger. Il n'y aura ny discussion, ny embarras, ny dettes, et puisque vous voulez bien être mon exécuteur testamentaire, vous trouverez que vous n'êtes pas chargé d'une régie difficile; ce qu'il y aura à recevoir de Cadix, ce qu'on devra de mes rentes viagères, les liquidations de mes droits sur la succession de Bernard et dans la régie de Goesbriant, seront au profit de mes héritiers.

Vous ne devez pas douter de ma reconnaissance et de celle de madame Denis. Je me flatte que vous me continuerez vos bons offices et vos soins obligeants pour m'aider à passer tranquillement ce qui me reste à vivre.

Votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire