1769-12-01, de Alexandre Marie François de Paule de Dompierre d'Hornoy à Louis François Armand Du Plessis, duc de Richelieu.

Mgr,

Il y a plus de deux ans que mr de V. mon oncle m'a chargé du recouvrement de plusieurs créances qu'il avait à exercer et dont la plus considérable consistait en arrérages d'une rente viagère que vous lui aviés constituée.
Je connais son attachement pour vous, je sçais la reconnaissance et le respect qu'il vous a voué à bien des titre et j'ai cru remplir ses vues en ne vous importunant pas vous même de cette affaire. Je me suis adressé à mr l'abbé Blet qui pendant longtemps m'a remis de jour en jour. Mr de V. a envoyé il y a dix huit mois me Denis à Paris et lui a assuré un sort auquel il m'a chargé de pourvoir avec ce qui lui était dû par vous Mgr et par la succession de mr le prince de Guise. Vous avés accordé avec instance de me Denys un acompte de 10000lt il y a 15 mois sur 27 ou 28000 à quoi monte la créance. Mr l'abbé Blet m'avait fait espérer au moins d'autres acompte, et me Denis comptant sur cette apparence a contracté des engagements qu'elle n'a pas pu remplir avant de partir et auxquels elle m'a chargé de satisfaire. Les obstacles qui se sont rencontrés à la liquidation de la succession de mr le prince de Guise m'ont empêchés jusqu'à présent de rien toucher de cette créance. Les termes que me Denis avaient pris pour le payement des dettes qu'elle a été obligée de contracter sont échus et je me vois Mgr avec le plus grand regret dans la nécessité de vous importuner. J'ose donc vous demander quels sont à cet égard vos arrangements. Je me plierai certainement suivant que la circonstance pressante où je me trouve me le permetra à ceux qui vous seront le moins à charge mais je prends la liberté de vous suplier de me donner une parole positive, sur la quelle je puisse compter, et d'après laquelle je puisse prendre des arrangements constants avec les créanciers de me Denis. J'ai l'honneur de vous représenter qu'ils attendent depuis longtemps, que ce sont pour la plus part des fournisseurs à qui ce retard cause du tort. Je connais trop votre équité et je suis trop accoutumé à vos Bontés pour ma famille pour ne pas croire que vous voudrés Bien me mettre Bientôt en état de les satisfaire. Je suis.