[March 1769]
Mr,
M. L'abbé Blet m'a promis de vous randre compte d'une affaire qui intéresse mr de V. mon oncle et de la suite de laquelle il m'a chargé.
Il lui est dû quelques arrérages d'une rente sur le comté de Regicourt dont vous avés joui jusqu'à présent par indivis avec me la comt. d'Egmont et m. le prince de Poix. La destination que mr de V. a fait de la somme que doit produire ces arrérages en l'employant à metre me Denys sa nièce en état de soutenir l'établissement qu'il a voulu qu'elle prit à Paris. La commission qu'il m'a donné de remplir ses engagements avec les dettes exigibles qui lui sont dues à Paris, dont la créance sur la maison de Guise est la principale m'obligent mr le duc de vous suplier de prendre quelques arrangements avec m. le comte d'Egmont et les tuteurs de mr le prince de Poix pour le payement de ces arrérages. Je connais trop les intentions de mon oncle. Il sait trop toutes les Bontés dont votre maison l'a honnoré pour ne pas entrer avec empressement dans les arrangements qui vous conviendront le mieux. J'ai l'honneur d'écrire à mr le comte d'Egmont et à m. le comte de Noailles comme tuteur de mr le prince de Poix pour les engager à se concilier avec vous pour ce payement. Chacun des propriétaires par indivis est tenu solidairement de la totalité de la rente et mr de V. pourrait s'adresser indifféremment à un des trois, mais la totalité de ce payement suporté par un seul des héritiers de la maison de Guise pourrait lui être à charge. J'ai imaginé qu'il était plus juste de m'adresser à tous ceux qui ont eu quelque part dans la propriété de la terre affectée à la créance. Si la position dans laquelle se trouve me Denys qui vient de former à Paris un établissement toujours cher qui nécessairement a contracté quelques dettes qui n'a pour les payer et pour soutenir sa maison que les sommes que m. de V. lui a destinées, ne l'exigeait pas je ne vous aurais pas importuné de cette affaire. Je suis flatté qu'elle me procure L'occasion de vous assurer du respect avec lequel je suis M. Le duc.