1772-10-15, de Alexandre Marie François de Paule de Dompierre d'Hornoy à Philippe de Noailles, duc de Mouchy.

Vous m’avés permis Monsieur le comte de m’adresser à vous comme tuteur de mr Le prince de Poix pour réclamer une dette dont la succession de mr Le prince de Guise est chargée.
Cette dette consiste en arrérages d’une rente viagère dus à mr de Voltaire mon oncle. Mr de Voltaire m’a abandonné ainsi qu’à ma mère et à me Denis ses nièces ces arrérages il y a quatre ans. Mr le duc de Fronsac et mr le comte d’Egmont ne me doivent plus qu’une très petite somme. Me la princesse de Poix qui devoit pour sa part 15600 n’a rien payé. J’ai traité cette affaire avec son tuteur onéraire du nom duquel je ne me souviens pas. Je lui ai offert les mêmes délais que mr le duc de Fronsac et mr le comte d’Egmont m’avait demendé en me payant un acompte. Il ne peut pas me donner d’argent pour les nièces. Il parut dans la quittance que je donnai à mrs de Fronsac et d’Egmont et s’obligeat à payer les 15600 au mois de janvier 1771. J’avois eu l’honneur de m’adresser à vous fatigué des lenteurs que vous gens d’affaires me faisaient éprouver. Vous eûtes la Bonté de confirmer leur promesses. J’ai pris des arrangements en conséquence de votre parole, voici Monsieur près de deux ans, et je n’ai encore rien pu toucher. J’eus l’honneur de vous en parler à Poix L’année dernière, je vous représentai que ma position ne me permettoient pas de me passer d’un secours que mon oncle m’avait donné, que les frais de mon mariage et mon exil m’avaient dérangés et m’avaient fait contracter des engagements auxquels j’avais cru pouvoir faire face d’après les paroles positives que j’avais reçeu. Vous me promites Monsieur que vous donneriés des ordres en arrivant à Paris. J’ai attendu autant qu’il m’a été possible. Mr le prince de Poix est mineur. Je ne peux pas m’adresser à lui. Il est impossible de traiter de loins avec des gens d’affaires dont on n’obtient de l’expédition qu’autant qu’on est à portée de les presser vivement. Comme tuteur honoraire de mr votre fils ils vous doivent compte. Je vous suplie Monsieur de Donner des ordres pour qu’il entrent en payement avec moi. Il m’en coûte Beaucoup de jouer visàvis de vous le rôle de créancier mais vous conviendrés au moins que j’ai attendu le plus possible. Je dois. J’ai dû compter sur cette somme pour payer. J’ai une fortune très médiocre que les événements ont dérangés. Je serais injuste envers ceux qui m’ont fait des avances si je ne pressais pas un recouvrement qui est le seul objet avec lequel je puisse les payer. Je vous suplie de vous faire rendre compte de cette affaire et de me mander qu’elles sont vos intentions. Je désire fort de ne vous pas paraitre importun. Vingt mois d’attente doivent vous prouver au moins que je le suis avec respect et que mon plus grand désire est de vous donner des marques du respect avec lequel je suis.