1769-12-04, de Alexandre Marie François de Paule de Dompierre d'Hornoy à Casimir Pignatelli, comte d'Egmont-Pignatelli.

Je suis encore obligé de vous importuner pour une affaire sur laquelle j'ai déjà eu l'honneur de vous écrire ce printems.
Il est dû par vous Mr, par mr le duc de Fronsac et par me la pe de Poix une rente de 2500 à mr de V. mon oncle affectée sur le comté de Rechicourt. Vous m'avés fait l'honneur de me mander que vous me feriés dire par mr l'abbé de Blet les arrangements que vous prendriés pour le payement de plusieurs années d'arrérages qui sont dû. Mr l'abbé de Blet m'a remis pendant tout l'été de semaine en semaine. Il m'a toujours parlé d'un emprunt de que vous faisiés en commun et sur lequel nous devions toucher de l'argent. Cet emprunt devait avoir lieu de jour en jour et il manquait toujours. Je vous avoue Mr que je suis dans l'impossibilité d'attendre plus longtemps. Cet argent était destiné à fournir à me Denis les sommes que mr de V. lui avait promis pour monter une maison à Paris. Ne l'ayant pas touché elle a été obligée de contracter des dettes qui sont échues. Mr de V. l'a rappellée depuis auprès de lui et elle a été obligée d'emprunter de l'argent pour son voyage. Ses créanciers qu'elle m'a chargé de payer me pressent instament et je n'ai pour les satisfaire que la créance sur le comté de Regicourt et une autre sur mr le ml de Rich. de qui j'essuye les mêmes longueurs. J'avais eu l'honneur de proposer à mr le duc de Fronsac un arrangement qui me paraissait devoir lui convenir, c'était de me payer entre lui, mr le ml de Rich. vous Mr, et me la princesse de Poix un acompte de 14000 qui m'aurait suffi pour acquiter les engagements de mr de V. vis à vis de me Denis et j'aurais attendu les termes qui vous auraient été les plus commodes pour le surplus de la dette. Je n'en ai point eu de réponce. J'ose vous suplier Mr de vouloir Bien vous occuper de cette affaire. J'ose vous demander une parole sur laquelle je puisse plus compter que sur toutes celles qu'on m'a donné jusqu'à présent de votre part et de celle de mm. vos cohéritiers et d'après laquelle je puisse au moins en donner une positive aux créanciers de me Denis. Vous me trouverés toujours mr pénétré de tous les égards que je vous dois et prêt à souscrire à toutes les facilités que vous pourrés désirer autant que les circonstances me le permetront. Je n'ai rien plus à cœur que de vous prouver le respect avec lequel je suis.