aux Délices près de Geneve 15 juillet 1757
Monsieur,
J'eus l'honneur de renvoier il y a près d'un mois à votre excellence par la voye du directeur des postes de Strasbourg votre minute d'acte selon vos ordres.
J'eus aussi l'honneur d'écrire à son altesse électorale. Deux banquiers de Francfort furent chargez de faire tenir au premier juillet cent trente mille livres de France à vos ordres. J'ignore dans ma retraitte si mes lettres ont été reçues. Mr Tronchin, banquier de Lyon, me mande que l'argent était prest à Francfort à la fin de juin. Je crains d'abuser de vos bontez et d'interrompre vos occupations, qui ne doivent pas être médiocres. Que ne pui-je venir me mettre aux pieds de S. A. E. et venir vous assurer des sentiments d'attachement et de reconnaissance avec les quels j'ay l'honneur d'être
Monsieur
de votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire