[c. 15 May 1757]
Mon cher surintendant des chars de Cirus, j'ai oublié toujours de vous dire qu'un petit coffre sur le char, avec une demi douzaine de doubles grenades, ferait un ornement fort convenable.
J'ai honte, moi barbouilleur pacifique, de songer à des machines de destruction, mais c'est pour défendre les honnêtes gens qui tirent mal, contre les méchants qui tirent trop bien. On verra malheureusement, et trop tard, qu'il n'y a pas d'autre ressource.
On disait aujourd'hui Prague prise, je veux n'en rien croire. On m'assure que Federic a désarmé la ville de Nuremberg, et qu'il en exige huit cent mille florins d'empire. Ce n'est pas là faire la guerre à ses dépends. Il est sûr que les Russes marchent. Voilà la plus singulière position depuis la chute de l'empire romain. Il y aura toujours des fous qui se feront égorger, des fous qui se ruineront, et des gens habiles qui en profiteront. Mais les plus habiles à mon sens sont ceux qui restent chez eux tranquilles.
Conservez votre amitié à V….